mercredi 26 septembre 2012

La mer

La fin de semaine dernière, je suis allée à la mer.

C'était vraiment magnifique.

Je ne me suis pas baignée, parce qu'il faisait très froid et que les vagues sont tellement fortes que c'est un peu dangereux d'y nager. Nous sommes allés dîner à Naeltume. J'ai goûté à une huître, beeeurk, et j'ai mangé du poisson pané. Je ne suis pas fan de de poisson, alors je n'ai pas tout mangé... Mauvaise fille va. Mais j'ai bu de la bière. Moi qui n'apprécie généralement pas cette boisson alcoolisée, au Chili je me trouve à l'apprécier grandement. Enfin, les décors étaient somptueux. À Naeltume, ce n'était pas directement la mer, mais plus comme une <langue de mer>. Enfin, c'était quand même très joli. Il ventait très fort. Je n'avais pas prévu cela (...), donc je n'avais pas mis la meilleur paire de pantalons. J'avais un peu froid aux jambes. La ville est évidemment une ville portuaire, puisque j'ai vu beaucoup de bateaux et d'hommes travaillants sur les filets.










Nous avons ensuite pris le traversier pour aller vers Punta Avedras.





Et là nous avons vu la vraie mer. L'eau s'étendait à perte de vue. Je crois que c'est ce qui m'intrigue le plus de cet endroit; l'infini qui s'étend devant nos yeux. Ca laisse place à l'imagination: mais qu'y a-t-il donc l'autre côté? Chacun peut s'imaginer ce qu'il veut. L'eau était très froide. Les vagues très fortes. Ce n'était pas un plage de sable, mais plus une plage de galets. Il y avait beaucoup de gens qui faisaient du 4x4 sur la plage. Au bord de la mer, il y avait le village et une petite montagne.









Ensuite, nous sommes remontés dans l'auto pour aller de l'autre côté du rocher. Nous avons passé par une petite route sinueuse qui allait en ascendant, en descendant, tout pour donner le mal de mer. Nous avons terminé la journée par un café dans un magnifique restaurant qui donnait vue sur la mer. C'était vraiment très charmant. Le charme de cette petite ville me faisait penser à Saint-Léon-de-Standon. Malgré que dans le village natal des Nadeau-Broussesau il n'y a pas de mer, j'avais l'impression que je retrouvais au Chili la même atmosphère rurale où il fait bon de vivre.







Les paysages ici sont magnifiques. C'est très rural, donc je vois beaucoup de champ, de l'herbe, des montagnes, des rivières, des vaches, des cochons, des chèvres, des moutons, des chiens, des poulets qui cohabitent dans les champs, des arbres très intéressants, des agriculteurs qui utilisent des méthodes archaïques pour labourer les champs, des éleveurs qui rassemblent leurs vaches sur le bord des routes... Moi, ca me fait rêver. Pas que je vivrais le même style de vie, parce que je ne désire pas vivre de l'élevage ou de l'agriculture, mais j'aimerais bien vivre dans un petit village comme ceux ici. C'est grand et c'est calme. Genre d'endroit où il fait bon vieillir.

J'espère que ce n'est pas la dernière fois que je vois la mer. Je crois que je peux m'y rendre en autobus, alors pas de problème si je n'ai rien à faire. Awh yeah.

samedi 22 septembre 2012

Fête patriotique

***For the english fellows that don't read french, if there are any, I didn't forget you, look at the end! :) or use google translate. hahaha.

Au Chili, la fête patriotique est fêtée le 18 septembre et elle est fêtée en grand. J'ai eu droit à trois jours de congés fériés, en plus de la fin de semaine. Nous avons donc fait plusieurs activités et je me suis bien amusée.

Durant la journée de samedi, les parents de Jeanne (la mère) sont venus dîner avec nous. J'ai donc rencontré les fameux grands-parents qui parlent francais. Bon, ils parlent un peu francais. C'était quand même plaisant de discuter un peu en francais. Nous avons mangé de la bonne viande chilienne. Mmmm. J'ai goûté à des <morsillas> qui sont la même chose que du boudin noir. Du sang. Avec un peu de viande. Je n'ai pas vraiment apprécié, mais au moins je l'ai essayé. Durant l'après-midi, Juan Carlos (le père) m'a appris à faire du 4 roues. C'était la première fois de ma vie que j'essayais ce genre de véhicule motorisé et j'avoue que je n'étais pas tout à fait à l'aise au début, mais ca a passé. Le conduire n'est pas très difficile, c'est comme conduire une auto manuelle, mais c'est plus la sensation de conduire à travers un champ plein de trous et de bosses qui était un peu bizarre. Ce n'est pas hyper stable.

Ensuite, les amis de Luciano sont tous venus à la maison pour passer la soirée. Fran avait aussi invitée une de ses amies. Nous avons donc passé la soirée tout le monde ensemble. C'était assez plaisant. Je ne comprennais pas tout et j'étais un peu gênée puisqu'il y avait beaucoup de gens que je ne connaissais pas beaucoup, mais j'ai pu discuter un peu et apprendre à les connaître un peu plus.

Le lendemain, nous sommes allés dîner au chalet des parents de Jeanne. C'était vraiment très beau. Je crois qu'ils ont à peu près 100 hectares de terrain.

La maison des parents de Jeanne
Nous sommes allés nous promener en forêt et c'était vraiment facile de se perdre tellement il y avait d'arbres et de végétation. il y a beaucoup de plantes qui s'appellent <Pica-pica> qui ont des épines et qui n'arrêtaient pas de s'accrocher dans mes vêtements et mes cheveux (j'avais oublié d'apporter un élastique). J'ai encore un bout d'épine dans mon doigt.


Après l'aventure dans les bois, nous avons dîné. La nourriture était vraiment excellente, toute cuisiné par la mère de Jeanne. La viande est franchement délicieuse ici. Par après, nous sommes allés visiter le <cuidador>, qui est celui qui garde le terrain lorsque les parents de Jeanne ne sont pas là. Ils avaient plusieurs animaux, et nous avons eu un plaisir fou à les pourchasser. Il y avait de petits porcelets, qui courraient un peu partout. La mère de ces derniers était un peu effrayante. Lorsque ses petits criaient <Au secours!> elle lâchait un espèce de grognement rauque, sans même lever la tête, pour nous indiquer de faire attention.


 Puis nous avons fait du 4 roues. J'en ai fait un peu, mais les garcons ont eu l'air de s'amuser comme des petits enfants. C'est à croire qu'ils sont plus passionnés que moi par le 4 roues. En soirée, nous avons encore mangé, mais j'ai aussi appris un nouveau jeu de cartes, mais je ne me souviens plus du nom. J'ai pensé à leur apprendre à jouer au 500, mais je me suis dit que ca serait trop compliqué de l'expliquer en espagnol. De plus, je ne me souviens jamais de la grille avec le pointage. Finalement, nous sommes revenus à la maison sous la pluie. Je suis ensuite resortie avec Fran pour aller prendre un verre avec ses amis. J'ai goûté au fameux Terremoto (du pisco, du vin blanc, de la grenadine et de la crème glacée à l'anana). C'était très bon. Ensuite, nous sommes retournées à la maison pour nous coucher.



Le lundi, je n'ai pas été très active durant la journée. Je suis allée avec Juan Carlos à l'hôpital où il travaille, à Victoria, et j'ai pu assister à la fin d'un défilé des collèges. Ici, tous les collèges qui le veulent font un défilé pour la fête patriotique. J'ai pu observer plusieurs costumes traditionnels, que je trouve très jolis.

Le genre de paysage que je voyage lors du trajet vers Victoria


Nous avons mangé des empanadas de Victoria, et c'était franchement les meilleurs que j'ai goûté à date. La pâte était plus mince et plus croustillante. HMMMM. En soirée je suis allée au Casino avec Rossy, Cristian et son ami, qui travaillent avec moi à la Fondation Parentesis. Nous n'avons pas joué; nous avons regardé un spectacle d'humoriste puis un spectacle d'un chanteur. C'était agréable, j'ai presque tout compris de ce que l'humoriste disait, mieux que je ne l'aurais cru. Ensuite, nous sommes allés à la discothèque du Casino, la même que la dernière fois, où j'ai appris à danser la cueca, la danse traditionnelle du Chili. Apparemment que je la danse très bien. Bon. Je savais pas que j'avais du talent en danse. Haha.

Le mardi, nous étions supposés aller visiter Pucón ou une autre ville, mais finalement nous sommes restés à Temuco. Juan Carlos est cependant parti seul au volcan Villarrica pour faire de la planche à neige. Nous sommes donc allés manger au restaurant, pour au moins faire une petite sortie. C'était bon, mais très salé. Le restaurant était très beau, style campagnard.


En revenant à la maison, nous avons sorti des cerfs-volants et nous sommes allés les faire voler dans un champ proche de la maison. J'ai trouvé ca super amusant parce que je n'avais jamais réussi à faire voler des cerfs-volants auparavant. C'était mon tour de m'amuser comme une enfant. Hahaha.


Bon. Lorsque le père est revenu à la maison, les parents se sont chicanés et leur fille s'en est mêlée, comme de raison, et bon tout le monde avait la mine basse ce soir-là. Malaise. Comme j'ai déjà dit, je n'aime pas les conflits. Surtout quand ils ne me concernent pas. (J'espère qu'elle était drôle même la deuxième fois Margaux). J'ai parlé avec Maxi, qui m'a conté un peu d'autres épisodes dans leur vie familiale qui ressemblaient à ceux-ci et il m'a parlé un peu de lui aussi. Nous avons terminé la soirée en regardant un film.

Le mercredi, ma dernière journée de congé, nous sommes retournés au chalet. Je crois que Jeanne voulait éviter d'être avec Juan Carlos. Bon. Malaise. Là-bas c'était très amusant, nous avons regardé la parade militaire qui se déroulait à Santiago. C'était vraiment très long et pas très intéressant. Nous avons aussi mangé (encore) de très bons plats. Nous avons encore joué au même jeu de carte, dont je ne me souviens toujours pas du nom. Il pleuvait des cordes à l'extérieur, nous ne pouvions donc pas faire grand chose. En revenant, les parents ont discuté très longtemps et ont semblé venir à un compromis ou une solution pour régler leur différent. Je trouvais cela très bien de montrer à leurs enfants que même si tu pleures ou que c'est difficile, il y a toujours moyen de régler les conflits. Yay. Je me suis rendue compte à quel point je suis chanceuse d'avoir deux parents qui ne se chicanent jamais. Je ne sais pas c'est quoi leur secret, mais en tout cas ca marche pour avoir un couple fonctionnel. Enfin, el Luciano et la Javiera ont essayé de m'apprendre à rouler mes <R>, mais j'ai lamentablement échoué. Je suis vraiment incapable de rouler les r. C'est un peu décourageant, mais c'était vraiment très divertissant.

Le jeudi, je suis allée à mon stage où tout s'est bien déroulé. Pablo m'a fait une présentation sur l'organisme et sur le procesus d'intervention de la Fondation Parentesis. J'ai aussi rencontré des personnes avec qui je vais travailler au cours de cette session. Je suis devenue très émotionnelle avec la dame avec qui nous avons travaillé. Je ne sais pas pourquoi et c'est la première fois que ca m'arrive de me laisser atteindre à ce point-là par l'expression dégagée par quelqu'un. Je ne sais pas trop ce qui s'est passé. Bon, j'ai quand même été capable de garder le contrôle de moi-même et d'analyser ce qui se passait. En soirée, les amis de Luciano sont revenus à la maison. Ils ont congé toute la semaine parce qu'ils sont à l'école. Ils font donc le party à tous les soirs, ou presque. Alors j'ai fait la mauvaise fille et je suis restée avec eux jusqu'à 2h du matin. Bon, <mauvaise fille>, on s'entend. ;)

Le vendredi, j'ai été en stage et j'ai encore une fois rencontré d'autres personnes avec qui je vais travailler et j'ai assisté à un <taller> donné par Pablo. Les <talleres> sont des espèces de thérapies de groupe/session d'informations. Celui-ci était sur la prévention des rechutes, savoir discerner ce qui nous met à risque de consommer de nouveau et ce qui nous protège (ce qui nous aide à ne pas consommer). C'était très intéressant et je sens que j'ai appris beaucoup durant cette journée, malgré la fatigue. En soirée, j'ai joué aux jeux vidéos avec la Javiera et nous avons aussi écouté plusieurs films. Elle est vraiment mignonne cette petite fille. C'est vraiment plaisant de pouvoir passer des moments de plaisir avec un enfant sans avoir à faire de discipline en plus. Hahahaha.

Cela résume ma semaine. Les Chiliens fêtent leur patrie avec plusieurs fiestas organisées, des festivals, des activités extérieures, des repas en famille, des empanadas, beaucoup d'empanadas, des cerfs-volants, la famille, des galas de danse, etc. Un peu comme au Québec, mais en plus gros. En plus patriotique. ;) Je ne crois pas que les chicanes fassent partie des célébrations habituelles. Et pour répondre à ta question Clément, les membres de la famille travaillent durant la semiane ou vont à l'école. S'ils ne font pas une de ces deux activités, ils passent leur temps sur l'ordinateur, avec leurs amis ou jouent à des jeux en ligne, ce qui revient à passer son temps sur l'ordinateur.

En résumé, je m'amuser bien ici. Et quand je m'ennuie, bien je vais voir Coco le chien pour jouer un peu avec lui. Il aime bien s'asseoir sur mes jambes et machouiller ses toutous. Il est un peu bizarre.




***To give you a little resume, I'm having a lot of fun with the family I live with. I get to know a lot of their friends and spend time with them. Woohoo. I also went to a country house, with a whole lot of forest. We almost got lost there in the woods. I saw some cute animals and I learned some new card games. The good thing about this land was that there was absolutely no flying insects like the country of Outaouais. Awesome. I tried to learn to roll my <R>s but I simply couldn't. It was funny though, worth giving it a try. I'll keep practicing, maybe I'll get better. I did some 4x4 (I believe that's how it's called) for the first time of my life. Kind of weird, unbalanced, but fun. I also went to Casino to watch a stand up comedian and then we went out to a club where I learned to dance Cueca, the traditional dance here. I got to eat a lot of empanadas, which are the poutine of the Chili. It's very good. I visited some towns around and I got to eat at a restaurant (and I didn't have to pay muahahahaha). I'm learning a lot in my internship and I feel it's gonna be a great place for me to learn and to grow. And there's a dog here, kinda crazy. It's cute, but not as cute as a pug. ;)

vendredi 14 septembre 2012

Semaine du 10 septembre


La semaine a commencé de facon très calme. Le lundi, j’ai rencontré toute l’équipe de travail, j’ai lu sur la Fundación Parentesis et leur manière de travailler. J’ai beaucoup discuté avec Rosita, ou Rossy, qui sera mon accompagnatrice de stage. Parmi l’équipe de travail, il y a Pablo Lillo, qui est le directeur et asistente social (travailleur social je crois), Soledad, stagiaire en psychologie, Nelly, la psychologue, Franchesca, la réceptionniste, Lincoyan, qui est le technicien matière de temps libre, Paula, bénévole et Cristian, bénévole. Les deux derniers sont des bénévoles, mais ont étudié en psychoéducation ou travail social. Le milieu fonctionne d’une facon très différente de ce que j’ai connu jusqu’à maintenant en terme de milieu de stage et de milieu de travail. Je suis habituée à un milieu où les usuarios, les personnes qui utilisent les services offerts, va et viennent comme bon leur semble, avec beaucoup d’activités de groupe d’organisées. Les services que j’offrais auparavant, à Vallée Jeunesse, étaient beaucoup dans l’intervention ponctuelle, c’est-à-dire que si un jeune avait besoin de moi, il venait me voir et je l’aidais. À la Funcación Parentesis, tout est organisé par rendez-vous. Chaque usager a son horaire fixe avec chacun des professionnel. Ils viennent seulement lors des activités de groupe organisées d’avance, ou lors de leurs propres rendez-vous. Ce sont des interventions davantages planifiées et structurées. Rossy m’a aussi expliqué la manière que la foundation fonctionne avec les dossiers et la paperasse. Le processus pour faire un plan d’intervention est un peu compliqué et je n’ai pas compris l’ensemble de la chose, mais je vais mieux l’assimiler lorsque je vais le vivre. Cependant, cette semaine, il n’y a pas beaucoup d’usagers qui sont venus à leurs rendez-vous. Le lundi, je n’ai vu personne. Ils étaient tous partis en vacances. Je suis allée visiter une maison avec le directeur de l’établissement, Pablo Lillo. Si j’ai bien compris, la Fundación Parentesis veut acheter cette maison pour en faire une ressource d’hébergement. La maison était très jolie, très grande et très bien située. Le mardi, j’ai vu seulement un usager. Cependant, Rossy n’a pas fait son intervention, parce qu’il y avait une partie de soccer opposant le Chili et la Colombie et la personne ne pouvait pas se concentrer sur l’activité. Rossy a donc adapté son horaire pour convenir à la personne avec qui elle travaille, afin de lui offrir les meilleurs conditions d’apprentissage. Je n’ai donc pas assisté à une intervention, mais j’ai pu voir la flexibilité que Rossy offre à ses usagers. Puis, j’ai regardé avec Rossy la grille d’évaluation. Elle semblait bien la connaître. Elle disait que c’était sensiblement la même que l’étudiante du CFT qui était venue quelques mois passés. Elle avait cependant l’air de trouver que j’avais peu de temps pour accomplir le tout, ce qui m’a stressée un peu. Mais bon, me connaissant, je sais que je peux travailler vite et efficacement. Le mercredi, c’était la réunion d’équipe. Au debut, j’était un peu confuse, car nous ne faisions rien de constructif, rien de relatif au travail de la fondation. Je suis devenue un peu frustrée, parce que je ne comprennais pas ce qui se passait. Je comprennais ce qui se disait, mais je ne comprennais pas pourquoi la réunion n’avait pas lieu. J’ai fini par demander ce que nous faisions cet après-midi, et on m’a expliqué que c’était une réunion d’équipe extraordinaire, parce qu’on préparait la fête du lendemain, pour la fête nationale. À partir du moment où j’ai compris le sens de ce qu’on accomplissait, la tension a descendu et je me sentais beaucoup mieux. La journée suivant, c’était la fête avec les participants. J’ai donc rencontré plusieurs personnes avec qui je vais travailler, j’ai pu porter des vêtements traditionnels et m’amuser avec les participants. J’ai pu les voir et ils ont pu me voir. Un premier contact, qui m’a plus. Les participants sont aussi accueillants que l’équipe de travail. La plupart sont très joviaux et ceux qui ne le sont pas en apparence, le sont à l’intérieur. Après toutes les activités, les jeux, la danse et les chansons, Nelly, la psychologue, a fait un retour avec les participants et tous disaient s’être amusés, même ceux qui ne le laissaient pas transparaître durant les jeux. À croire qu’il ne faut jamais se fier aux apparences. J’étais très contente de cette journée, car j’ai enfin pu rencontrer des participants. Après trois jours, j’avais peur que ce milieu ne serait pas un bon milieu et que je ne puisse pas accomplir tous mes objectifs de stage, mais avec cette petite fête, je suis rassurée de voir qu’il y a réellement des gens qui fréquentent ce centre. Le vendredi était très bien, nous avons eu une formation sur le VIH/SIDA, qui était très courte. C’était difficile de me concentrer, donc je n’ai pas tout compris, mais j’ai beaucoup d’information sur papier, à laquelle je peux me référer si j’ai besoin. J’ai aussi plusieurs collègues de travail qui peuvent m’aider. L’atmosphère de travail est très bonne. Rossy m’a dit qu’à la Fundación Parentesis, tous sont considérés comme des collègues de travail, les volontaires et les stagiaires. Ils sont tous très chaleureux et accueillants. Ils s’assurent que je comprends ce qui se passe, toujours. De plus, ils sont très joviaux. Ils font beaucoup de blagues et passent leur temps à rire. Les sentiments généraux que je retiens de cette première semaine de stage, c’est que l’équipe de travail sera très aidante pour moi et que le milieu, je l’espère, pourra m’apprendre tout ce que j’ai besoin d’apprendre. Je suis contente du milieu, parce que c’est un milieu différent de ce que j’ai connu jusqu’à maintenant et que je sens que je vais apprendre beaucoup. J’ai déjà hâte d’avoir mes propres interventions et activités à faire et à monter.

Au niveau social, j'ai passé beaucoup de temps avec el Luciano et la Javi à regarder des films. J'ai aussi assisté à un gala au collège de Luciano. Ils présentaient toutes les danses typiques du Chili. C'était très intéressant de voir tous les costumes, que je trouve très spectaculaires, et les différentes danses, qui semblaient très simples. Je trouve cela bien qu'ils enseignent les danses classiques dans les écoles. C'est un bon moyen de faire durer les traditions et de garder la culture bien vivante. Cela ne plait pas à tous, car ce n'est pas tout le monde qui aime danser, mais pour moi c'était super plaisant de voir tous ces beaux jeunes danser la cueca et autres danses. J'aurais aimé avoir des photos, mais malheureusement je n'ai pas amené mon appareil photo lors de cette soirée. La musique était très bonne aussi. Il y avait des prestations d'élèves du collège autant que des trames sonores. Exploiter les talents des étudiants qu'ils disent... J'ai vu beaucoup d'amis de Luciano, que j'avais rencontré la semaine précédente. Ils sont très chaleureux, chacun m'a donné un bec sur la joue, c'est la formule d'usage, et me saluaient comme si j'étais leur grande amie depuis toujours. Bref, cela fait plaisir d'être reconnue parmi des étrangers. 

La seule photo que j'ai pris cette semaine est la vue sur San Antonio, le quartier où j'effectue mon stage. C'est un quartier plus pauvre, les maisons sont plus vieilles et entassés. Dans cette photo, j'ai tenté de capturer le contraste entre San Antonio et le nouveau quartier qui se construit juste à côté.


Bon, l'effet est plus ou moins réussi. J'espère que tout va bien au Québec. Donnez-moi des nouvelles por fa. Je m'ennuie moi aussi tsé.

lundi 10 septembre 2012

Première fin de semaine

Alors voilà, ca fait exactement une semaine que je suis arrivée à Temuco. Ma première fin de semaine a été plutôt calme. Vendredi soir, j'ai passé beaucoup de temps à parler avec Luciano, Maxi et Javi. Nous avons écouté beaucoup de musique, tous ensembles. Samedi, je suis allée m'acheter un téléphone cellulaire au centre d'achat local. Youpi. Puis, nous avons acheté des <empanadas>, qui sont typiquement chilien. Il y en avait au fromage et au boeuf. C'était très bon, mais très riche. Il y a beaucoup de pâte et après un de chacun, je ne me pouvais plus. Le soir même, je suis allée à un barbecue avec Luciano. C'était la fête de son ami, Paolo, et il m'avait demandé de l'accompagner. Il pensait que ca serait intéressant que je rencontre le Norvégien qui vit chez son ami Paolo, qui est lui aussi en échange étudiant. C'était une belle soirée, malgré la fatigue. J'étais tellement fatiguée que je n'arrivais plus à me concentrer sur ce qui se disait. Je n'ai pas compris grand chose. J'étais un peu découragée, parce que je n'arrivais pas à me concentrer. Le lendemain, en matinée, Juan Carlos m'a appris à manier le scooter. Woooh. J'avais un peu peur au début de tomber, mais tout a bien été. C'est effectivement très facile. C'est très différent de conduire une auto parce qu'on ressent beaucoup plus la vitesse; il y a beaucoup plus de vent. Nous avons fait un détour par un bout de terre. C'était plus difficile, car le terrain était très accidenté. J'ai tombé. Avec le scooter. J'imagine que je n'avais pas assez de vitesse pour surmonter la minuscule bosse qui s'offrait à moi, et le scooter a lentement basculé vers la gauche, sans que je puisse l'arrêter. Bon. Ca a bien fait rire la famille quand Juan Carlos leur a conté. Malgré tout, j'ai bien aimé l'expérience. Après le diner, Luciano, Fran et moi sommes allés à un musée où ils présentaient des trains. C'était fermé, donc nous ne pouvions pas entrer dans les trains, mais nous avons quand même pu les admirer. Ils étaient très beaux, très anciens. Puis, nous sommes allés au cimetière de Temuco. Encore une fois, j'étais assez impressionnée. Il y avait beaucoup de mausolées. Je ne suis pas sûre du terme à utiliser, mais en espagnol c'était bien cela. C'était assez imposant. Les mausolées étaient très grandes et majestueuses. Et les tombes n'étaient pas simplement des pierres tombales comme on voit au Canada. Il y avait de vrais lits en pierre et avec beaucoup de fleurs. Le cimetière s'étendait à perte de vue. J'ai pris de magnifiques photos, mais malheureusement l'ordinateur ne veut pas charger les photos ce soir. J'ai trouvé que ce cimetière contenait beaucoup d'amour et d'attention. C'était très émouvant de voir autant de dévotion pour créer de beaux hommages aux êtres chers qui sont partis. Nous avons croisé le père d'un ami de Luciano. Il m'a dit que d'habitude c'est un être enjoué et jovial, mais qu'aujourd'hui il était venu voir la tombe de son père et qu'il n'avait donc pas le sourire aux lèvres. Ca nous a tous ému un peu. Je n'ose même pas imaginer comment je me sentirais si j'avais à visiter la tombe de mon père, ou la tombe d'un membre de ma famille proche. Mais nous avons continué notre chemin et nous avons terminé notre journée par un milk-shake aux framboises et un délicieux souper.

dimanche 9 septembre 2012

Première semaine


Au début de la semaine, je suis allée dans la montagne Ñielol avec la Fran. Ici, quand on parle de quelqu'un, on dit <la> ou <el> devant le nom. C'est un peu étrange, mais ca fait du sens. La montagne, le cerro en espagnol, est très belle. Il y avait une température superbe, un soleil brillant dans le ciel. Il n'y avait pas de moustiques, malgré que nous étions en pleine forêt. Il y avait <el Mirador>, une plate-forme pour admirer la vue sur la ville.

Voici Temuco:




Cette ville n'est pas très belle en réalité. Les maisons le sont, mais pas la ville. C'est sale. Les bâtiments sont vieux. Mais il y a beaucoup de gens. Ca me fait penser à Montréal. Il y a des centaines de gens dans les rues, plusieurs bars, discothèques, musées, magasins, etc. Il y a le Centre, qui ressemble au Marché By, mais en plus gros. Il y a aussi un marché bien sympathique, plein de carnicerias, qui vendent des têtes de cochons et des pattes de cochons. Ils y vendent aussi des fruits de mer. Ce qui est intéressant, c'est qu'on peut voir les marchands travailler la viande ou les fruits de mer. Ils les préparent devant nous.  Il y a plusieurs fruits de mer que je n'ai jamais vu se manger avant. Il y a des espèces d'hérissons de mer, dont je n'ai pas retenu le nom, dont la coquille doit être cassée en deux afin d'accéder à la partie comestible. Ca ressemble à une étoile de mer, mais dont les branches ne sont pas connectées. Beatriz me dit que ce fruit de mer a un goût incomparable. Je n'y ai pas goûté encore. Dans ce marché, il y a plusieurs odeurs désagréables. Les gars du 2e à Vallée Jeunesse ne se plaindraient plus après avoir senti cette odeur...

Ensuite j'ai mangé un sandwich typiquement chilien. C'était énorme. Un hamburger avec du steak en languettes, accompagné d'avocat pétri, de tomates et de mayonnaise. C'était délicieux. Les chiliens mangent beaucoup apparemment.

 Pour me rendre au marché, j'ai dû prendre el <colectivo>. C'est un mélange d'un taxi et d'un autobus. C'est une petite auto, Clément, tu détesterais, qui n'a que 4 places pour les passagers. Le conducteur fait un trajet bien précis. Au cours de ce trajet, il peut embarquer de nouveaux passagers à n'importe quel moment et peut débarquer un passager à n'importe quel moment. Et ce n'est vraiment pas cher, ca coûte un peu moins d'un dollar canadien. Les Chiliens conduisent très mal. Ils vont vite, ne regardent jamais leurs mirroirs et n'indiquent jamais où ils vont lorsqu'ils tournent. C'est un peu inquiétant, mais je n'ai pas vu ou expérencié d'accidents jusqu'à maintenant. Je trouve ca bien surprenant.

Puis j'ai visité un peu la ville avec la Fran et la Javi. Nous avons fait un tour de bicyclette.




Ce sont le genre de paysages que je peux voir à Temuco. C'est aussi une ville rurale. Il y a beaucoup de champs, de fermes d'élevage de bovins. Je vois beaucoup de vaches et de chevaux libres dans les champs.

Je suis aussi allée prendre des marches. Près de la maison où je vis, il y a une vue magnifique sur un volcan.




Lors de ma marche, je me suis fait siffler à peu près 3 millions de fois par les hommes de la construction (obreros). C'était un peu étrange. Je ne savais pas comment réagir, puisqu'ici, ca n'arrive pas souvent voyez-vous. Quand j'en ai parlé à la Fran, elle a éclaté de rire. Elle est habituée à ce genre de comportement. Je lui ai expliqué qu'au Canada, c'est très rare et c'est mal vu qu'un homme siffle une femme. Elle m'a expliqué que c'était bien normal et bien courant et que je pouvais simplement les ignorer.

Je suis aussi allée au gymnase, pour la première fois de ma vie. El Luciano s'entraine beaucoup apparemment et la Fran aussi. Je les ai donc suivis. C'était bien amusant. Ce n'est pas tous les jours que j'entraine des parties de mon corps de facon aussi spécifique. Je dirais que les salles d'entrainement sont semblables à celles d'ici. Seulement, c'est beaucoup moins cher. À plusieurs, c'est amusant.

Les soupers ici sont bien divertissants. J'ai beaucoup de difficulté à comprendre tout ce qui se dit, parce qu'ils parlent tous en même temps. Cependant, j'apprends beaucoup de nouveaux mots et d'expressions typiquement chiliennes. Ils prennent plus de temps à m'expliquer ce que telle expression ou tel mot veut dire, qu'à me conter l'anecdote elle-même. Je crée beaucoup de fous rire à ne rien comprendre. Je ne sais pas toujours s'ils rient de moi ou avec moi. Mais bon, ca a peu d'importance. Les soirées sont longues ici. Tous les soirs, on se couche vers 23h. Et on parle, on parle et on parle. J'apprends beaucoup et je les comprends beaucoup mieux maintenant. Les chiliens sont très drôles dans leur manière de parler et de conter des anecdotes. Ils disent tout. Tout. Ils content les histoires de leur frère. Ils content les histoires de leur soeur. Ils content les histoires du voisin. Ils content leurs histoire. Tout en détail. Toujours avec un enthousiasme effarouchant. Malgré que tous les membres de la familles ne mangent pas toujours tous en même temps, les soupers sont toujours sympathiques. Les relations de la famille sont bien amusantes à observer. Il n'y a aucun manque de respect envers les parents. Les deux soeurs sont très proches, elles passent beaucoup de temps ensembles. Les deux frères sont en constante compétition, à savoir qui est le plus beau, qui est le plus fort, qui a raison, etc. C'est assez comique. Ils se lancent constamment des petites blagues pour se taquiner. J'espère simplement que ca ne deviendra pas sérieux, parce que je n'aime pas les conflits. Encore moins quand ils ne me concernent pas.

Et puis, la plus grande révélation de la semaine. Je suis sortie dans une discothèque. Oh. Mon. Dieu. Ceux qui me connaissent bien savent que je déteste les discothèques, ou les clubs, en général. Tout le monde est collé, mais pas par choix. Des gars qui arrivent derrière toi, que tu ne connais pas, que tu n'as jamais vus, qui viennent se coller à toi. Des verres à 5$, pour une demi-once d'alcool. De la musique bien trop forte. Beeeeeurk. Ce n'est vraiment pas le genre de soirée que j'apprécie. Cependant, au Chili, c'est bien différent. Premièrement, ca ferme beaucoup plus tard. Deuxièmement, il y a beaucoup plus de place, donc chacun a son espace pour danser. Troisièmement, les verres sont beaucoup moins cher, et il y a plus d'alcool. Ca vaut donc plus la peine. Et au final, les gars demandent pour danser. C'est donc la femme qui contrôle toute la situation. Ce qui est un peu cruel, selon moi. Pauvres hommes, au service des femmes. Haha. Bon. Il n'y a pas de <grinding> comme au Canada, personne n'est collé et chacun danse avec un style différent. Bref, la soirée fut bien agréable.

Ici, au Chili, on ne se presse pas beaucoup. Si on prévoit une activité tôt le matin, mais que personne ne se lève, on reporte à la semaine prochaine. Si on manque un cours du Pré-U, ce n'est pas plus grave que ca. On se repose beaucou après les repas. On se lève à 11hrs tous les matins et on se couche à 23h tous les soirs, ou minuit. On fait quelques activités en après-midi et en soirée, on reste chez soi. C'est difficile pour moi d'avoir un quotidien aussi peu chargé, puisque je suis habituée à être constamment en action, en train de bouger. Peut-être que lorsque je vais commencer mon stage, je vais me sentir un peu moins paresseuse.

Ma seule inquiétude, c'est de ne pas être capable de comprendre ce que les usagers du Centro de Tratamiento de Adicciones me disent et que cela affecte mes relations, et le lien de confiance. C'est difficile de faire confiance à quelqu'un qui comprend à peine ce que tu lui dis et c'est difficile de la prendre au sérieux. Bien que je sens que je me suis beaucoup améliorée en espagnol, je comprends mieux ce que les autres me disent, je dois quand même demander souvent qu'ils répètent. Ca nécessite beaucoup de concentration de ma part. C'est comme compléter un examen pour 10hrs de suite. Je suis donc un peu inquiète que je manque de concentration lors de mes journées de stage et que je sois davantage concentrée à comprendre les mots et que mon esprit soit ailleurs, qu'à me centrer sur le message que la personne veut me transmettre. En même temps, cela rajoute aux défis de ce stage, aux apprentissages et aussi au niveau d'authenticité que je peux transmettre aux personnes que je rencontre. Cela signifie ne pas avoir peur d'être jugé, je crois bien. Enfin.  Il ne faut pas que j'oublie mes capacités en tant que personne aidante. En dépit de la langue, ce sont quand même des personnes qui vivent avec une problématique bien particulière et qui ont besoin d'écoute. Ce ne sont pas seulement des Chiliens. Ce n'est pas seulement une langue que je comprends un peu. Ce sont des apprentissages que je fais. J'espère simplement que ma connaissance de l'espagnol sera suffisante pour leur offrir ce support.

Demain est ma première journée de stage. La nuit dernière, j'ai rêvé que j'avais passé tout droit et que j'avais manqué ma première journée. J'ai donc appelé Beatriz, et nous avons escaladé un volcan intérieur. Genre de rêve décousu. Bon. Ca m'étonnerait que je manque ma première journée, puisque je suis impatiente d'entrer en action. On verra bien comment ca va se passer. Que sera sera, qu'ils disent. :)


mardi 4 septembre 2012

Arrivée

ENFIN!
Je suis arrivée.
Le vol s'est très bien déroulé. J'ai écouté deux films et beaucoup de musique. J'ai peu dormi. Lorsque nous avons atteri à Santiago, je me suis dit <Et voilà. C'est ici que ca commence.> En fait, non. C'était comme à n'importe quel autre aéroport. Lorsque nous avons atteri à Temuco, je me suis dit <LÀ ca commence!> Effectivement. Beatriz, la professeure du collège à Temuco avec lequel le Cégep a un partenariat, est venue me chercher. Elle est très gentille et très douce. Elle m'a parlé de Temuco et du Chili. Elle m'a dit qu'à Temuco, il y a 30% de Mapuche, qui sont les autochtones du Chili. Elle m'a aussi indiqué qu'il y a une très grande différence entre les classes sociales, bien plus qu'au Canada. Elle m'a ensuite amenée chez ma famille d'accueil, qui vivent dans un quartier aisé. Les parents se prénomment Jeanne et Juan Carlos. Les deux sont des médecins. Ils ont quatre enfants: Maximilio, qui a 20 ans, Francisca, qui a 18 ans, Luciano, qui a 17 ans et Janiera, qui a 10 ans. Il y a aussi Suzie, qui garde la maison. Elle fait le lavage, la nourriture et le ménage. Et puis il y a Coco, le chien. Je partage la chambre de Francisca, qui est très gentille. Elle m'a fait visiter toute la maison et m'a demandé à peu près 4 fois si j'avais faim. Tous les enfants sont très gentils et curieux. Ils m'ont demandé chacun leur tour si j'avais faim. Mais je n'avais pas faim. :) Ils me posent beaucoup de questions sur le Canada, sur mon programme d'études et sur mon quotidien au Canada. Je leur pose aussi des questions, mais j'observe beaucoup. J'observe les relations entre frères et soeurs. Ils semblent bien s'entendre et beaucoup s'aimer. Ils se témoignent beaucoup d'affection. Les parents témoignent aussi leur amour envers leurs enfants. Ils leur donnent beaucoup de becs et de caresses. L'ambiance est très chaleureuse. La souper, qui a eu lieu à 22h..., était bien agréable. Cette maisonnée respire la joie de vivre. J'observe aussi comment ils parlent. L'espagnol chilien est très difficile à comprendre. Ils parlent vite et ne prononcent pas les <s> ni les <x>. Donc, je ne comprends pas facilement ce qu'ils me disent. Par contre, ils me comprennent très bien. J'ai une semaine pour commencer à m'habituer à l'accent avant de commencer mon stage. Beatriz m'aide aussi; nous allons faire des achats ensemble aujourd'hui. Elle m'a donné un défi: me rendre au centre commercial seule. Je vais demander à Suzie de m'aider à m'y rendre.

Leur maison est très belle. Ils vivent dans un quartier semblable aux nouveaux quartiers à Gatineau. Toutes les maisons sont pareilles. L'intérieur est magnifique. Chaque mur est d'une couleur différente, presque. Il y en a des jaunes, des roses, des bleus, des marrons... Les planchers sont de céramiques ou de plancher flottant. Cette maison me fait un peu penser à celle de Claire à Saint-Léon, puisque les toits sont en angle. Il y a aussi une piscine à l'extérieur. Mais elle est vide, car ici, c'est l'hiver. Cette maison est un mélange de moderne et d'antique. La construction semble plutot moderne, du fait que ca me semble très solide et neuf, mais les meubles et les décorations ont tous un petit coté vieillot. Je crois que je vais m'y plaire.

C'est encore un peu irréel pour moi. J'ai l'impression que ce sont des acteurs qui jouent la comédie. Pourtant, ils sont bien vrais, bien authentiques. Ils ont tous pris soin de moi. Ils m'expliquent beaucoup de choses sur leur mode de vie et sur leur culture. J'ai l'impression que je ne me sentirai jamais seule ici et que ce sera l'endroit parfait pour me permettre d'évoluer.

dimanche 2 septembre 2012

Départ

2 septembre, 00h30

Je ne sais pas par où commencer. C'est le jour du grand départ. Les «Au revoir» ont été difficiles. J'ai dû dire au revoir à Daniel en premier. J'ai senti que je disais au revoir à la musique en même temps, même si je sais quu'elle fera toujours partie de moi. Ensuite c'était Vallée Jeunesse. Je suis très reconnaissante envers Sarah, Annie et tous les autres intervenants que j'ai côtoyé et qui m'ont tant appris. J'ai dû partir tôt vendredi dernier, car j'avais peur de ne jamais quitter. Puis je dois dire au revoir à mes amis et à ma famille qui vont énormément me manquer. Je ne veux pas les quitter. J'ai peur de partir. J'ai peur de laisser tout ce que je connais. J'ai peur de perdre mes repères et de ne pas en trouver de nouveaux. J'ai peur d'être incapable de m'adapter.

J'ai hâte d'arriver. J'ai hâte de découvrir de nouveaux paysages. J'ai hâte de découvrir de nouvelles personnes. J'ai hâte d'explorer un nouveau pays. J'ai hâte d'arriver dans mon milieu de stage et de comprendre leur approche. J'ai hâte d'en apprendre plus sur la dépendance et comment cela affecte la vie d'un individu. J'ai hâte d'apprendre une troisième langue. J'ai hâte de prendre des photos. J'ai hâte qu'on me présente une nouvelle vision de la vie. J'ai hâte de découvrir une nouvelle culture. J'ai hâte d'arriver et de voir le fruit de tous mes efforts. J'ai hâte de commencer mon aventure. J'ai hâte de m'évader. J'ai hâte d'oublier le Canada et de ne penser qu'à avoir du plaisir et profiter du temps là-bas. I want nothing to hold me back.

Oh, et puis, je ne pars que quelques mois. What the hell. Je saurai me débrouiller seule. Il est inutile de ruminer sur des sentiments négatifs. Je pense qu'il est important de me concentrer sur mes forces et sur tout ce qui est positif autour de moi.

Awesome.

Quelle belle réflexion.

2 septembre, 10h15

Je me suis réveillée avec une boule dans l'estomac ce matin. J'ai cru que ça passerait en mangeant, mais c'est toujours là. Je fais les cent pas dans la maison. Je touche à tout et je suis incapable de rester en place. Je ne sais pas si mes parents ont remarqué ma nervosité. Je crois que oui, ma mère dit que je commence à «être fébrile». Je vais aller faire un tour de bicyclette pour dépenser un peu d'énergie. Mes mains tremblent.

2 septembre, 12h15

Bon, le tour de vélo a fait du bien. Je suis plus détendue. Nous partons pour Montréal. Au revoir le Cégep. Au revoir Gatineau. Au revoir Maman et Papa. Au revoir aux jeunes incroyables avec qui j'ai travaillé cette année. Au revoir à mes collègues de travail. Au revoir à tous mes amis. Au revoir à ma famille. À la revoyure!