dimanche 9 septembre 2012

Première semaine


Au début de la semaine, je suis allée dans la montagne Ñielol avec la Fran. Ici, quand on parle de quelqu'un, on dit <la> ou <el> devant le nom. C'est un peu étrange, mais ca fait du sens. La montagne, le cerro en espagnol, est très belle. Il y avait une température superbe, un soleil brillant dans le ciel. Il n'y avait pas de moustiques, malgré que nous étions en pleine forêt. Il y avait <el Mirador>, une plate-forme pour admirer la vue sur la ville.

Voici Temuco:




Cette ville n'est pas très belle en réalité. Les maisons le sont, mais pas la ville. C'est sale. Les bâtiments sont vieux. Mais il y a beaucoup de gens. Ca me fait penser à Montréal. Il y a des centaines de gens dans les rues, plusieurs bars, discothèques, musées, magasins, etc. Il y a le Centre, qui ressemble au Marché By, mais en plus gros. Il y a aussi un marché bien sympathique, plein de carnicerias, qui vendent des têtes de cochons et des pattes de cochons. Ils y vendent aussi des fruits de mer. Ce qui est intéressant, c'est qu'on peut voir les marchands travailler la viande ou les fruits de mer. Ils les préparent devant nous.  Il y a plusieurs fruits de mer que je n'ai jamais vu se manger avant. Il y a des espèces d'hérissons de mer, dont je n'ai pas retenu le nom, dont la coquille doit être cassée en deux afin d'accéder à la partie comestible. Ca ressemble à une étoile de mer, mais dont les branches ne sont pas connectées. Beatriz me dit que ce fruit de mer a un goût incomparable. Je n'y ai pas goûté encore. Dans ce marché, il y a plusieurs odeurs désagréables. Les gars du 2e à Vallée Jeunesse ne se plaindraient plus après avoir senti cette odeur...

Ensuite j'ai mangé un sandwich typiquement chilien. C'était énorme. Un hamburger avec du steak en languettes, accompagné d'avocat pétri, de tomates et de mayonnaise. C'était délicieux. Les chiliens mangent beaucoup apparemment.

 Pour me rendre au marché, j'ai dû prendre el <colectivo>. C'est un mélange d'un taxi et d'un autobus. C'est une petite auto, Clément, tu détesterais, qui n'a que 4 places pour les passagers. Le conducteur fait un trajet bien précis. Au cours de ce trajet, il peut embarquer de nouveaux passagers à n'importe quel moment et peut débarquer un passager à n'importe quel moment. Et ce n'est vraiment pas cher, ca coûte un peu moins d'un dollar canadien. Les Chiliens conduisent très mal. Ils vont vite, ne regardent jamais leurs mirroirs et n'indiquent jamais où ils vont lorsqu'ils tournent. C'est un peu inquiétant, mais je n'ai pas vu ou expérencié d'accidents jusqu'à maintenant. Je trouve ca bien surprenant.

Puis j'ai visité un peu la ville avec la Fran et la Javi. Nous avons fait un tour de bicyclette.




Ce sont le genre de paysages que je peux voir à Temuco. C'est aussi une ville rurale. Il y a beaucoup de champs, de fermes d'élevage de bovins. Je vois beaucoup de vaches et de chevaux libres dans les champs.

Je suis aussi allée prendre des marches. Près de la maison où je vis, il y a une vue magnifique sur un volcan.




Lors de ma marche, je me suis fait siffler à peu près 3 millions de fois par les hommes de la construction (obreros). C'était un peu étrange. Je ne savais pas comment réagir, puisqu'ici, ca n'arrive pas souvent voyez-vous. Quand j'en ai parlé à la Fran, elle a éclaté de rire. Elle est habituée à ce genre de comportement. Je lui ai expliqué qu'au Canada, c'est très rare et c'est mal vu qu'un homme siffle une femme. Elle m'a expliqué que c'était bien normal et bien courant et que je pouvais simplement les ignorer.

Je suis aussi allée au gymnase, pour la première fois de ma vie. El Luciano s'entraine beaucoup apparemment et la Fran aussi. Je les ai donc suivis. C'était bien amusant. Ce n'est pas tous les jours que j'entraine des parties de mon corps de facon aussi spécifique. Je dirais que les salles d'entrainement sont semblables à celles d'ici. Seulement, c'est beaucoup moins cher. À plusieurs, c'est amusant.

Les soupers ici sont bien divertissants. J'ai beaucoup de difficulté à comprendre tout ce qui se dit, parce qu'ils parlent tous en même temps. Cependant, j'apprends beaucoup de nouveaux mots et d'expressions typiquement chiliennes. Ils prennent plus de temps à m'expliquer ce que telle expression ou tel mot veut dire, qu'à me conter l'anecdote elle-même. Je crée beaucoup de fous rire à ne rien comprendre. Je ne sais pas toujours s'ils rient de moi ou avec moi. Mais bon, ca a peu d'importance. Les soirées sont longues ici. Tous les soirs, on se couche vers 23h. Et on parle, on parle et on parle. J'apprends beaucoup et je les comprends beaucoup mieux maintenant. Les chiliens sont très drôles dans leur manière de parler et de conter des anecdotes. Ils disent tout. Tout. Ils content les histoires de leur frère. Ils content les histoires de leur soeur. Ils content les histoires du voisin. Ils content leurs histoire. Tout en détail. Toujours avec un enthousiasme effarouchant. Malgré que tous les membres de la familles ne mangent pas toujours tous en même temps, les soupers sont toujours sympathiques. Les relations de la famille sont bien amusantes à observer. Il n'y a aucun manque de respect envers les parents. Les deux soeurs sont très proches, elles passent beaucoup de temps ensembles. Les deux frères sont en constante compétition, à savoir qui est le plus beau, qui est le plus fort, qui a raison, etc. C'est assez comique. Ils se lancent constamment des petites blagues pour se taquiner. J'espère simplement que ca ne deviendra pas sérieux, parce que je n'aime pas les conflits. Encore moins quand ils ne me concernent pas.

Et puis, la plus grande révélation de la semaine. Je suis sortie dans une discothèque. Oh. Mon. Dieu. Ceux qui me connaissent bien savent que je déteste les discothèques, ou les clubs, en général. Tout le monde est collé, mais pas par choix. Des gars qui arrivent derrière toi, que tu ne connais pas, que tu n'as jamais vus, qui viennent se coller à toi. Des verres à 5$, pour une demi-once d'alcool. De la musique bien trop forte. Beeeeeurk. Ce n'est vraiment pas le genre de soirée que j'apprécie. Cependant, au Chili, c'est bien différent. Premièrement, ca ferme beaucoup plus tard. Deuxièmement, il y a beaucoup plus de place, donc chacun a son espace pour danser. Troisièmement, les verres sont beaucoup moins cher, et il y a plus d'alcool. Ca vaut donc plus la peine. Et au final, les gars demandent pour danser. C'est donc la femme qui contrôle toute la situation. Ce qui est un peu cruel, selon moi. Pauvres hommes, au service des femmes. Haha. Bon. Il n'y a pas de <grinding> comme au Canada, personne n'est collé et chacun danse avec un style différent. Bref, la soirée fut bien agréable.

Ici, au Chili, on ne se presse pas beaucoup. Si on prévoit une activité tôt le matin, mais que personne ne se lève, on reporte à la semaine prochaine. Si on manque un cours du Pré-U, ce n'est pas plus grave que ca. On se repose beaucou après les repas. On se lève à 11hrs tous les matins et on se couche à 23h tous les soirs, ou minuit. On fait quelques activités en après-midi et en soirée, on reste chez soi. C'est difficile pour moi d'avoir un quotidien aussi peu chargé, puisque je suis habituée à être constamment en action, en train de bouger. Peut-être que lorsque je vais commencer mon stage, je vais me sentir un peu moins paresseuse.

Ma seule inquiétude, c'est de ne pas être capable de comprendre ce que les usagers du Centro de Tratamiento de Adicciones me disent et que cela affecte mes relations, et le lien de confiance. C'est difficile de faire confiance à quelqu'un qui comprend à peine ce que tu lui dis et c'est difficile de la prendre au sérieux. Bien que je sens que je me suis beaucoup améliorée en espagnol, je comprends mieux ce que les autres me disent, je dois quand même demander souvent qu'ils répètent. Ca nécessite beaucoup de concentration de ma part. C'est comme compléter un examen pour 10hrs de suite. Je suis donc un peu inquiète que je manque de concentration lors de mes journées de stage et que je sois davantage concentrée à comprendre les mots et que mon esprit soit ailleurs, qu'à me centrer sur le message que la personne veut me transmettre. En même temps, cela rajoute aux défis de ce stage, aux apprentissages et aussi au niveau d'authenticité que je peux transmettre aux personnes que je rencontre. Cela signifie ne pas avoir peur d'être jugé, je crois bien. Enfin.  Il ne faut pas que j'oublie mes capacités en tant que personne aidante. En dépit de la langue, ce sont quand même des personnes qui vivent avec une problématique bien particulière et qui ont besoin d'écoute. Ce ne sont pas seulement des Chiliens. Ce n'est pas seulement une langue que je comprends un peu. Ce sont des apprentissages que je fais. J'espère simplement que ma connaissance de l'espagnol sera suffisante pour leur offrir ce support.

Demain est ma première journée de stage. La nuit dernière, j'ai rêvé que j'avais passé tout droit et que j'avais manqué ma première journée. J'ai donc appelé Beatriz, et nous avons escaladé un volcan intérieur. Genre de rêve décousu. Bon. Ca m'étonnerait que je manque ma première journée, puisque je suis impatiente d'entrer en action. On verra bien comment ca va se passer. Que sera sera, qu'ils disent. :)


2 commentaires:

  1. A partir de maintenant ça va être el Clément pour toi Mouhahaha!!

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  2. Wowowow j'adore!! Tu m'as fait rire une coupe de fois, surtout quand t'as dit: "Je n'aime pas les conflits, surtout quand ils ne me concernent pas" ;) ;) Je veux savoir comment a été ta première journée!!!! Installe skype au plus vite! Miss you xoxoxo

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